jeudi 18 février 2010

Les bijoux



Je recevais, de vous, des bijoux indiscrets
Des voyelles d’argent et des perles de vers
Que vous, cher inconnu, déposiez en secret
À l’orée de mon cou, dénudé cet hiver.

J’imaginais vos mains fermant le mousqueton
D’un collier finissant en larmes sur mes seins
Parés, en cet instant, de l’éclat d’un frisson
Du tout premier baiser glissant au bas des reins.

Je porterai, demain, l’or blanc de vos cailloux
Au bout de mes dix doigts bagués de diamants
Que m’offraient, autrefois, au premier rendez-vous
De riches courtisans et prétendus amants.

Dans la nuit d’émeraude où je suis égarée
Sous le doux clapotis de vos beaux bracelets
Dont vous m’avez, monsieur, si souvent bien parée,
Du carat de vos sens, je porte les ferrets.