dimanche 17 octobre 2010

Cristina

























Dans le bleu cristallin de l’eau des océans
Cristina marche nue sous un drapé de soie
Exhibant, sans pudeur, la courbe d’un séant
Qui aurait rendu fous tous les guerriers de Troie

Son corps a la douceur des elfes de la mer
Ces ménades dormant au pied des falaises;
Qui dégustent le vent et le sel de l’éther
À la table des Dieux festoyant sur la braise

Sous ses seins plus soyeux que le coussin d’Eros
Tournoie ce palpitant que convoitait, jadis
D’improbables héros dont ce Dionysos
Séduit par le velours de ses sombres iris

Cristina c’est le feu qui couve sous l’onyx,
L’ondée d’un mystère dans les limbes d’Orient,
Un oiseau languissant loin des rives du Styx,
La sève sur un songe qui, jamais, ne ment

Elle décrit souvent l’amour en pointillés
Quand son babil ému n’est que balbutiement
Que sa plume dévoile en des mots étouffés
Par l’indicible poids de son plus grand tourment

Les hommes qui ,le soir , ont souvent rencontré
La femme callipyge dont elle a le profil
Ont gardé, dans leur âme, ce souvenir ancré
Du toucher délicat d’un battement de cil

Cristina c’est le jour et la nuit à la fois,
C’est ma chair et le doux vibrato de ma voix;
Et, dans votre miroir, cet L que je tutoie
C’est celui de celle qui n’est autre que moi