vendredi 19 novembre 2010
Chloé
Chloé n’a pas le sou
Mais elle a un atout:
Son corps sait rendre fou
Les hommes qui ont tout
Elles donne aux garçons,
Aux clients sans prénom
L’illusion d’un amour
Sans l’ombre d’un toujours
Sa maison c’est le feu,
L’interdit d’un aveu
Les bras d’un inconnu
Sans la moindre vertu
Elle vole les maris
Les amants incompris
Pour le simple plaisir
De cueillir un sourire
Ses très longs cheveux d’or,
Son unique trésor
Attirent les regards
Dans les matins blafards
Elle rôde dans les rues
En parfaite ingénue
Et fait, de sa beauté,
Un secret tant envié
Les mâles sont des proies
Pour une fille de joie,
Une façon d’errer
Dans un luxe princier
Sa passion indicible
Dans un lien intangible
N’a rien d’un séducteur
Au regard tapageur
C’est une amante aimée
Prise dans l’hyménée,
Une rousse divine
Prénommée Catherine
Mais sa douce ne veut
Renier tous ses vœux
Et n’offre qu’abandon,
Adieux sans compassion
Alors Chloé choisit
De s’en aller sans bruit
Là où dorment les anges
Que plus rien ne dérange
La vie reprend son cours
Sans le moindre discours;
Chloé ne viendra plus
Faire tanguer l’inconnu
jeudi 11 novembre 2010
Liège, sans toi...
Pas de neige sur Liège
Et pourtant j’ai si froid
Est-ce un vieux sortilège
Ou le manque de toi?
Sur la Meuse paisible,
Les bateaux vont et viennent;
La pluie est invincible
Je veux que tu reviennes
Sur le parvis humide
Tous les pigeons roucoulent
Ils s’envolent candides
Et mes larmes s’écoulent
Mes pas, sur le trottoir,
Troublent les flaques d’eau
Les phares, dans le noir,
Éclairent les badauds
J’avance vers la gare
Et n’y vois que des ombres
Tous mes rêves s’égarent
Dans la vaste pénombre
J’entre dans cet hôtel
Où des amants se croisent
Pour une bagatelle
Sur fond de lits turquoises
Le décor luxueux
Rend mon corps délicat
Bien plus voluptueux
Sur le tapis grenat
Sous ma capuche noire
Et mes lunettes d’ambre
Je m’avance au comptoir
Et réserve une chambre
Je me retrouve là,
Appuyée au carreau
La cité brille d’éclats
De lumières en lambeaux
Je m’étends, éperdue
Et je froisse les draps
Je suis seule et perdue
La pluie ne cesse pas
Je rêve de tes yeux,
De ton rire troublant
Alors, je fais un vœu
Je joue à faire semblant
Puis, j’écris cette lettre
Que je n’enverrai pas
Me disant que, peut-être
Un jour, tu reviendras
Je reprends le chemin
Dans la ville endormie
J’apaise mon chagrin
Aux vitrines garnies
Septembre est déjà loin
Octobre tend sa brume;
De nous, je prendrai soin
Au revers de ma plume
Je sens venir la neige
Tout me semble si froid;
La foire et ses manèges
Sont trop tristes sans toi
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