
C’est avec une rose sur mon échine nue
Que j’irai au château, vénérable Marquis
En esquissant, pour vous, ma danse d’ingénue
Sur un air ondoyant que délivre la nuit
C’est avec une rose au parfum délicat
Que je m’avancerai dans les couloirs du temps
Où Lacoste m’attend pour un ultime éclat
Car j’espère, de vous, la sève du printemps
C’est avec une rose aux épines pointues
Que j’égratignerai le passé composé
De fastes littéraires d’une vie dissolue
Où d’immenses tabous furent outrepassés
C’est avec une rose à l’orée de mes fesses
Que je vous offrirai l’encrier des délices
Où tremper votre plume jusqu’au bout de l’ivresse
Dans sa gorge profonde en forme de calice
C’est avec une rose au rouge vermillon
Qui a volé son teint aux joues du coquelicot
Que je vous volerai le baiser rubicond
Avant de m‘en aller, habillée de sanglots
C’est avec une rose, votre rose de Sade
Que je vous quitterai, la fleur au bout des seins
Sans avoir le minois des maîtresses maussades
Qui n’ont jamais connu le plus grand libertin