J’aimais le retrouver dans cet endroit secret Où nul autre quidam ne pouvait nous épier Quand nos peaux assoiffées d’un plaisir indiscret Laissaient nos sens libres de pouvoir exulter
J’adorais quand ses doigts dégrafaient mes dessous Lorsque sa bouche close venait pour m’embrasser; Je sentais, en mon sein, s’agiter des remous, Dans le bas de mon ventre, s’éveiller le brasier
Parfois, nous regagnions le décor de sa chambre Où il me libérait du tissu superflu; Couchée sur son grand lit, dans la lueur de l’ambre J’abandonnais mon corps au sien à moitié nu
Puis, un jour le manège cessa de tourner Me laissant le silence comme unique denier La passion en mon coeur finit par le briser Mais ma plume y trouva son plus bel encrier
Jusqu’à mon dernier jour, mon tout dernier soupir Je l’aimerai d’amour et non pas d’amitié Et je garde l’espoir qu’il vienne un jour m’offrir D’un geste délicat, la saveur du passé
Je voudrais une fois mais pour l’éternité Goûter à la peau douce de mon ancien amant, Retrouver dans ses yeux aux iris bleutés L’éclat beau et subtil du tout premier instant
Tout comme s’écoule la rivière Dans un lit bien tracé et sinueux Tu resteras, pour la vie entière, Mon fier amant, mon plus grand amoureux
On se connaît depuis la nuit des temps Mais tu as dû te montrer très patient En attendant que passent vingt printemps Pour donner corps à ce doux sentiment
Je t’ai offert les voies de mon destin Telle une rose s’ouvrant au soleil Et tu as fait de chaque lendemain Un long sentier parsemé de vermeil
On s’est construit un tas de souvenirs Que l’on ressasse certains soirs d’hiver En regardant droit vers notre avenir Dont nous garderons le meilleur d’hier
Je t’aime un peu, beaucoup, à la folie Passionnément comme dit le dicton Et c’est bien plus qu’un anneau qui nous lie Car ton amour est mon seul horizon