mardi 4 janvier 2011

Lullaby

















Avant lui, j’embrassais les filles
Dans les dortoirs de mon lycée
Quand la lune, sous la mantille
Devenait la seule invitée.

De leur « lipstick » édulcoré
J’aimais le doux parfum de fraise
Ce goût parfois si prononcé
Qui enflammait l’instant de braise.

Chaque matin, au réfectoire
Lulla ne regardait que moi
Et dans l’éclat de ses yeux noirs
Je devinais tout son émoi.

Un soir d’orage, après minuit
Dans la douceur de la chambrée
Elle vint se glisser sur mon lit
Toujours un peu intimidée.

Comme la rosée se dépose
Sur la fleur d’un songe d’été
Elle offrit un bouton de rose
À mes hanches de vahiné.

Ses petits seins ronds et parfaits
Caressaient mon âme bleutée
Quand perlait de sa peau de lait
L’Ô de la joie apprivoisée.

Nos corps liés et déliés
Sur le souffle léger du temps
Laissaient aux draps désordonnés
La pluie divine d’un printemps.

Quand deux colombes volent haut
Les Dieux les regardent passer;
Le vent bascule les chapeaux
Des grenouilles de bénitiers.

Dans les vapeurs diaphanes
De cet amour au féminin
Je vis, tracés en filigrane
Les interdits de mon destin.

4 commentaires:

  1. L'année démarre sur les chapeaux de roues ... Réminiscences charnelles aux féminins et elle ne dit pas tout !
    Bises

    RépondreSupprimer
  2. Et oui, James, mais faut-il tout dire?:-)
    Merci d'être passé.

    Lotus

    RépondreSupprimer
  3. Bravo pour ce texte, je ne sais pas si c'est du vécu, mais ça sonne juste ;)

    RépondreSupprimer
  4. Marino,

    il y a toujours un peu(beaucoup) de nous dans nos créations.C'est ce qui donne cette sensation de justesse.Merci pour ta visite.

    Lotus

    RépondreSupprimer