Il était appuyé contre le mur d’un songe Le front abandonné et les yeux vagabonds Ignorant le désir qui ,chaque fois, me ronge Quand l’oubli éparpille ses rires pudibonds
Il avait pris la pause sans trop savoir pourquoi Tutoyant, au hasard, l’instant le plus furtif, La seconde invincible qui me remplit d’émoi Et puis, pourfend mon cœur de son rouge canif
Son maintien de dandy lui donnait fière allure Et dans son cou de cygne, je voyais palpiter Dans un rythme trop lent, la soyeuse parure De l’échancrure sombre d’un matin de Janvier
Il restait là, rêveur à ne rien espérer De ce jour qui s’écoule tel un torrent d’ennui Et moi ,dans le silence, j’aurais voulu toucher Sa peau lisse et sucrée jusqu’au zeste du fruit
Quand je ferme les yeux , je le revois toujours Ce rêveur insouciant dont la beauté me hante Tel un rayon de lune fuyant à contre jour L’univers indicible d’une jeune bacchante
Sur la vitre embuée, ma bouche vient chercher L’illusion vacillante de ses lèvres opiacées; La pluie sur mes cheveux, ne cesse de danser Et m’offre ce mirage aux lueurs empourprées
Voici enfin l’automne du premier baiser Sous les arbres qui plient quand le vent hurle fort Pour annoncer la pluie qui voudrait arroser Le cortège d’été pris à son triste sort
Sous l’érable, où s’endort le bel écureuil, Je t’attends, appuyée sur ce tronc dénudé Ecoutant la chanson d’un bien triste bouvreuil Et le doux requiem du merle fatigué
Je revois le printemps de nos rouges désirs Qui empourprent les feuilles qui vont tapisser Le sol chaud et mouillé où nos premiers soupirs, Sur la mousse dorée, viendront s’abandonner
Mes joues entre tes mains, j’oublierai la saison Savourant sur tes lèvres l’amour à contre-jour Bercée par les sanglots tombés d’un violon Abandonné naguère par un vieux troubadour
J'aime quand tu me baignes de tes mots exquis; Il me vient cette envie de plaisirs solitaires De caresser un peu, de mes ongles vernis, Ce bouton qui incite aux caresses primaires.
En me voyant ainsi toucher mon clitoris Il faudrait peu de temps pour qu'enfin tu jouisses En rêvant que ton if frôle un peu mon iris Avant que, dans mon corps, tout entier, il ne glisse.
D'une main, je remonte tout en haut de mes cuisses Puis, laisse aller mes doigts dans la faille gourmande Car l'orgasme m'attend dans ces sombres coulisses Où tu pourrais jouir chaque fois que tu…
En insistant un peu, je touche le point qui Met le feu en ce lieu singulier et mouillé Puis, titille, en douceur, ce petit rond concis Pour sentir, en mon ventre, le cercle tuméfié.
Viens poser tes baisers sur le bas de mon ventre Là où la peau se tend , frissonnante et si tendre; Ecarte mes genoux de tes mains audacieuses, Dépose ton menton sur la faille pulpeuse
De ta langue aplatie, caresse les replis Des coussins capiteux, ce précieux sanctuaire Et, de tes dents de loup, mordille le bouton Ce berlingot couvert d’un petit capuchon
Quand le plaisir viendra, dans un spasme érotique Mon sexe nu , offert, deviendra très lubrique; Résiste, en conquérant, à ce vaste brasier Et laisse toi glisser dans l’antre du sorcier
Je te promets la source aux vertus sanctifiées Une cyprine tiède tout juste un peu sucrée Dont tu t’enivreras pour enfin me porter Jusqu’à l’état de grâce où j’attends de tomber