Voici enfin l’automne du premier baiser
Sous les arbres qui plient quand le vent hurle fort
Pour annoncer la pluie qui voudrait arroser
Le cortège d’été pris à son triste sort
Sous l’érable, où s’endort le bel écureuil,
Je t’attends, appuyée sur ce tronc dénudé
Ecoutant la chanson d’un bien triste bouvreuil
Et le doux requiem du merle fatigué
Je revois le printemps de nos rouges désirs
Qui empourprent les feuilles qui vont tapisser
Le sol chaud et mouillé où nos premiers soupirs,
Sur la mousse verdie, viendront s’abandonner
Mes joues entre tes mains, j’oublierai la saison
Savourant sur tes lèvres l’amour à contre-jour
Bercés par les sanglots tomber d’un violon
Abandonné naguère par un beau troubadour