lundi 12 janvier 2009

Je t'écris sur le vent d'Irlande


Je t’écris d’une terre embrumée
Où s’écoule un ruisseau d’eau nacrée

Je t’écris du noyau de l’Irlande
Où les fjords ont le parfum des landes

Je t’écris de nulle part ou d’ailleurs
Une lettre cousue de rumeurs

Je t’écris du pistil d’un nuage
Où les oiseaux perdus font naufrage

Je t’écris du sommet d’un rocher
Où la pluie gèle même en été

Je t’écris sous l’ondée que parfume
Un amour languissant dans la brume

Je t’écris d’un pôle inexistant
Où scintille encore un soleil blanc

Je t’écris de la proue d’un bateau
Où se jette l’ancre au fond des eaux

Je t’écris d’un train à deux vapeurs
Mes secondes sans toi sont un leurre

Je t’écris tel un roi du Tibet
Des entrelacs de mon alphabet

Je t’écris des mots sans liaison
Des voyelles et consonnes en jupon

Je t’écris que je t’aime au pluriel
Et je pleure entre chaque voyelle

Je t’écris sur un papier de vent
Des éclats de chagrin, de tourment

Je t’écris d’un lit de verre brisé
Tel un cœur qu’on a laissé tomber

Je t’écris d’une plume ébréchée
Que mon âme n’est plus qu’une orchidée

Je t’écris d’une clairière en feu
Qui ressemble au brasier de tes yeux

Je t’écris à l’ombre du passé
Reste là, je ne fais que passer
La réponse d'Emrys à lire ici:

2 commentaires:

  1. Ce texte est magnifique, ainsi que la photo qui l'accompagne.

    Superbe donc, moi je suis très admiratif.
    Merci Lotus d'offrir cet espace de douceur

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  2. je t'écris du fond de ma mémoire
    des mots en silence...

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